Dépénalisation de l’homosexualité ! Voilà un sujet qui accapare les regards faisant oublier un temps soit peu la fièvre chinoise, appelée la Covid 19 et ses retombées apocalyptiques. De grâce ! Plusieurs pays du Continent Africain dont le Gabon avaient décidé de lancer une « fatwa » contre ceux ou celles qui pratiquent l’homosexualité. Un mot qui fait peur face à l’inanité de certains écrits et propos.
Habité par l’esprit de sagesse, de tolérance et d’altérité, le Gabon par la voix de son Premier Ministre a décidé de rompre la peur car ce mot perturbe les consciences collectives.
L’homosexualité qui fait peur est liée à l’émergence d’une problématique collective dans certains pays pré’-formés par le modèle du mariage et qui veut s’exprimer sans cesse et toujours d’avantage dans un suicide de préservation des générations.
Il y a même là comme une réfraction de la vie privée qui impacte en quelque sorte aujourd’hui de plein fouet l’histoire politique.
En fait, on ne parle pas de légalisation de l’homosexualité, mais bien de dépénalisation, c’est-à-dire que l’homosexualité ne soit pas un délit et punie de prison. Nous sommes bien face à deux ADULTES consentants …
La liberté souveraine de l’esprit
A croire que le destin de l’humanité en serait radicalement changé. Le sage, le sage africain est celui qui est capable de vaincre les peurs et par conséquent de penser librement, d’aimer les autres et de s’ouvrir à eux par la tolérance. Jean Jaures nous enseigne que « la grande chose au monde est la liberté souveraine de l’esprit ».
Face à l’inanité de certains propos, la Gabonaise Cornelia BOUNANG MFOUNGUE dans sa thèse de doctorat : « Le mariage africain entre tradition et modernité », consacre une grande partie à l’étude socio anthropologique du couple et du mariage dans la culture gabonaise et de l’homosexualité. Après enquête au Gabon, elle démontre que l’homosexualité est une pratique bien connue, mais qui reste discrète.
Au travers des cris d’orfraies, nous pouvons affirmer que l’homosexualité n’est pas un avatar de l’Occident.
De grâce, revenons à l’essentiel… la Tolérance
Le credo du Pape
Il est absolument nécessaire de sauver la Tolérance d’elle-même car elle exemplifie à elle seule toute l’ambiguïté des relations humaines contrairement au laxisme.
Ce mot qui vient du latin « tolerare » signifie accepter, supporter: le respect de la liberté d’autrui, de ses manières d’être, d’agir, de ses opinions politiques et religieuses.
Le Pape François dit : « Si une personne est homosexuelle, qui suis-je pour la juger. » Certes, il ne met pas un terme à l’historique conflit entre l’église et la population homosexuelle, mais sa déclaration dénote une bienveillance de ton qui appelle à la tolérance. Il affirme le principe de non-ingérence dans la vie intérieure et privée d’autrui.
Il met également en lumière l’un des fondements de la liberté de conscience et du libre arbitre.
Au nom de la tolérance, toutes les opinions, tous les actes ont droit de cité et d’existence, mais vécu au quotidien.
D’aucuns confondent tolérance et indifférence. Il faut beaucoup de courage pour aimer l’humanité, pour assumer et accepter la place de l’autre dans la cité. L’amour est un moteur contre toute forme d’oppression, d’où qu’elle viienne. Il engendre un fort engagement, une implication quotidienne qui pousse à se battre pour s’améliorer, contribuer un peu au bien-être des autres.
Un humanisme altruiste
Dans notre monde où l’individualisme prend le pas sur l’altruisme, la philosophie des humanistes s’élève comme une lueur d’espoir » Je suis ce que je suis, grâce à ce que nous sommes tous ». Sans dénigrer l’importance de l’individu, que tu sois homosexuel, handicapé, noir, blanc, croyant…c’est le lien entre les hommes qui est fondamental et essentiel.La Charte du Mandé l’exprime encore mieux : Toute vie humaine est une vie; de même qu’une vie ne vaut pas mieux qu’une autre vie ».
Cette philosophie qui a inspiré Nelson Mandela a permis à l’Afrique du Sud de ne pas s’entre-déchirer durant la période post- d’apartheid et de retrouver la parole perdue.
Le poète VARLAM CHALAMON écrivait à son ami Boris alors qu’il sortait de la géhenne des camps staliniens, je cite : » il me semble que le principe le plus élevé de la morale est la Tolérance du Coeur »
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