C’est l’une des rencontres les plus tendues et les plus attendues en ce moment en République démocratique du Congo. Le mystérieux décès du Général Delphin Kahimbi, Chef d’Etat-major adjoint et très proche de l’ancien président Joseph Kabila, a laissé place à une psychose dans le pays. Tous les regards sont braqués d’abord du côté du président Félix Tshisekedi, dont les services de Sécurité auditionnaient le Général Kahimbi, qu’ils soupçonnaient de « complot ».
Selon des informations concordantes, le président Tshisekedi devrait rencontrer Joseph Kabila “dans les prochaines heures” dans sa ferme privée à Kingakati, dans l’Est de Kinshasa. « Il sera également question de tout mettre sur le tapis et mettre les points sur les i. La situation est très sérieuse et tendue », explique un proche de l’ancien président à POLITICO.CD.
Les rumeurs vont bon train depuis le décès mystérieux du Chef des renseignements miltiaires congolais dans son domicile dans l’ouest de Kinshasa le vendredi matin. Il était un des piliers du système sécuritaire de Joseph Kabila. Le jeudi, il a été suspendu après auditions par le Conseil national de Sécurité de la présidence congolaise, une situation exceptionnelle. La nuit précédent son décès, il a notamment été « désarmé » et placé en situation de « résidence surveillée ».
Ce samedi, l’armée s’est montrée très affectée par cette disparition. Le Chef d’Etat-major, le Général Celestin Mbala s’est rendue à la résidence du défunt général pour présenter ses condoléances à son épouse. Le Haut commandement de l’armée nationale a annoncé l’ouverture d’une enquête, annonçant que « toutes les dispositions sont prises pour élucider les circonstances de ce décès ».
Par ailleurs, la coalition politique de Joseph Kabila s’est montrée également touchée par ce décès. S’il n’y a pour l’heure aucune déclaration officielle, le député Félix Kabange, haut cadre du FCC, estime, dans une déclaration publique officielle, que ce décès « met à mal l’équilibre fragile de nos institutions ». “La disparition brutale du Général Delphin Kahimbi met à mal l’équilibre fragile de nos institutions tant elle survient dans une situation trouble et de façon mystérieuse. Je présente mes condoléances à ses proche et exigerai que toute la lumière soit faite sur les conditions qui ont entraîné le décès du Général Delphin Kahimbi“, dit-il.
Les poursuites contre Delphin Kahimbi par les services de Félix Tshisekedi étaient mal vécu du côté des proches de Joseph Kabila tant au sein de l’armée qu’au sein de la coalition politique. A ce titre, son décès est vécu, selon plusieurs personnalités proche de Kabila, comme une « conséquences de ces poursuites ». Lui-même, Delphin Kahimbi, a qualifié cela de « poursuites téléguidées par des puissances occidentales ». Il faisait allusion aux Etats-Unis, qui n’ont cessé d’insister auprès du président Félix Tshisekedi pour qu’il prenne des actions « pour lutter contre la corruption.
Par ailleurs, le fait que des officiels américains aient sauté de joie à l’annonce de la suspension du Général Delphin Kahimbi était très mal vécu du côté de Joseph Kabila. A ce titre, la rencontre entre le Chef de l’Etat congolais et son prédécesseur risque en effet d’être une véritable épreuve pour le pays.
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