Le Gabon a décidé de retirer ses soldats en Centrafrique où ils participent à la mission de maintien de la paix de l’ONU dans ce pays en conflit depuis plusieurs années, indique un communiqué du gouvernement gabonais.
C’est la décision prise par l’ONU en raison d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels causés dans en Centrafrique par le contingent gabonais.
Communiqué du ministère de la Défense de la République du Gabon. « Ces dernières semaines, des faits d’une particulière gravité, contraires au Code militaire et à l’honneur des armées, commis par certains éléments des bataillons gabonais n° 6 et n° 7 de la Mission internationale de soutien à la République centrafricaine sous conduite africaine (MINUSCA), ont été rapportés au ministère de la Défense de la République gabonaise », indique le communiqué du ministère diffusé ce mercredi.
« Suite aux nombreux cas d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels en cours de traitement, les Nations Unis ont décidé ce jour du retrait du contingent gabonais de la MINUSCA », poursuit le communiqué.
Celui-ci ajoute qu’ « en parallèle, une enquête a été ouverte au Gabon au sujet des faits allégués. Si ces faits sont avérés, leurs auteurs seront traduits devant les tribunaux militaires et jugés avec une extrême rigueur. »
« Le Gabon exige de son armée, sur comme en dehors de son territoire, un comportement irréprochable et exemplaire. Ceux qui contreviennent à cette exigence en subissent les conséquences », relève en outre le ministère gabonais de la Défense, qui rappelle que « depuis 25 ans et sans interruption, le Gabon a marqué son attachement à accompagner la République sœur de Centrafrique dans sa quête de paix, de sécurité et de stabilité ».
Conséquence, conclut le ministère dans son communiqué : « en attendant les conclusions de l’enquête, le bataillon gabonais est rappelé ».
Pour rappel, les troupes gabonaises sont présentes en République Centrafricaine depuis plus de 25 ans sans interruption. La violence n’est pas nouvelle dans ce pays qui est en proie à l’instabilité depuis son indépendance en 1960.
De fait on serait tenté de se demander si les accusations d’abus sexuels sont les seules motivations derrière le retrait des troupes gabonaises de la RCA. Peut-être se sont-ils simplement lassés de la situation instable de ce pays qualifié de « bourbier » par un observateur onusien.
En effet, triste est de constater que malgré la présence de l’ONU sur le terrain, la situation en RCA ne fait qu’empirer. La crise humanitaire, les violences ainsi que l’instabilité politique qui sont le lot quotidien de la République centrafricaine semblent encore loin d’être réglées.
En 2018, selon l’entreprise spécialisée Marsh, le niveau de risque du pays était évalué à 25,5 sur une échelle de 0 à 100. Plus on s’approche du zéro, plus le pays est instable. La République centrafricaine est donc le deuxième pays le plus à risque en Afrique, derrière le Soudan du Sud, et le troisième au monde (12).
FGM
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