Cette correspondance a pour objet d’attirer votre attention sur mes ennuis de santé. Je sais en mon âme et conscience que je n’ai jamais posé un acte contraire à la loi pouvant me conduire en prison. J’ai été Secrétaire général de l’USTM pendant 5 ans, j’ai géré près de 200 millions de francs CFA par an. Dans le cadre syndical, j’ai cogéré en ma qualité de président du SNEC, de 2000 à 2013 des projets (équipement des ordinateurs aux enseignants-chercheurs, équipement des laboratoires et centres de recherche, aide à la viabilisation des parcelles des enseignants et chercheurs à Angondjé…) de près de 8 milliards de francs CFA. Je n’ai jamais détourné un seul franc. Je n’ai qu’un compte bancaire sur la planète terre. A Libreville je n’ai aucun bien immobilier, je suis en location. Ma femme et moi n’avons pour bien immobilier qu’une maison à Franceville construite par mon épouse grâce à son rappel solde en 2013, et une maison dans mon village à Roungassa (Lastourville).
Dans la mesure où le gouvernement maintient l’application des mesures d’austérité malgré le rendu de la Cour constitutionnelle en faveur des travailleurs, le climat social va bouillonner dans les prochaines semaines. Au combat syndical s’ajoutera le combat citoyen sur l’application de l’article 13 de la constitution suite à l’absence du président de la République depuis le 24 octobre 2018. Conscient que pendant les prochaines périodes d’agitation, je m’exposerais davantage à une incarcération de votre part, je voudrais vous signaler que si c’est le cas, alors il faudra tenir compte de l’élément suivant.
Je vis avec un appareil respiratoire qui nécessite d’être branché au secteur pour me fournir pendant mon sommeil l’oxygène dont mon cerveau a besoin suite à une défaillance de mes poumons lors de mon dernier séjour en prison. Les risques sont plus importants à cause de « l’apnée du sommeil » dont je souffre. C’est pourquoi, je sollicite que des instructions soient données aux services compétents si d’aventure vous compter m’arrêter pour que ma prochaine cellule en garde à vue ou en prison soit équipée d’une prise de courant pour brancher mon appareil respiratoire. Tenir également compte si possible que jusqu’en janvier 2020, tous les six mois, je dois aller en France à l’hôpital Américain pour ré calibrer cet appareil en fonction de l’évolution de mes paramètres respiratoire. Le prochain déplacement est prévu en juin 2019 et le dernier en janvier 2020.
Veuillez agréer Monsieur le procureur de la République, l’expression de ma parfaite considération.
Yama Jean Remy,
Enseignant chercheur des universités et grandes écoles
Gérant 1 de la société civile immobilière Serpentin
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